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22/02/16

Travaux PPRT à Arnage

arnagePour mémoire, Arnage a lancé un dispositif d’accompagnement des travaux sans recourir à la prestation d’un opérateur logement. 16 habitations sont concernées par des prescriptions de travaux, 3 par une surpression 50 mbar et 13 par une intensité de 35 mbar.
Le PPRT est approuvé depuis 2010.

Depuis notre article du mois de novembre, les riverains ont signé le mandat de représentation : ils autorisent ainsi la ville à assurer, pour leur compte, la réalisation des travaux. Actuellement le service technique de la ville visite chaque habitation pour vérifier l’état du logement, actualiser ou réaliser les diagnostics. Pour ce faire, Arnage bénéficie d’un appui de l’État qui a délégué le CEREMA pour réaliser des diagnostics complémentaires.

Deux questions émergent de ces visites :
> Le financement des travaux sur un garage d’habitation, détaché de la maison: la direction générale des Finances publiques refuse la prise en charge par le crédit d’impôt alors que l’habitant est tenu de le renforcer.
> Jusqu’où aller dans la prise en charge ? Sur l’ensemble des habitations, il est proposé un filmage des vitres. Un habitant souhaiterait changer ses fenêtres.
Il sera intéressant de voir comment sera répartie la prise en charge des travaux.

Pour la commune, la prochaine étape consistera à monter l’appel d’offre sur la base de chaque diagnostic et à lancer la consultation afin de retenir une entreprise pour réaliser les travaux.


29/01/16

PPRT et amélioration de l’habitat

Les conditions pour lancer une opération
Le lancement d’une opération conjointe bénéficiant des subventions de l’Anah et du financement de la DGPR-MEDDE est soumis à plusieurs conditions :

Risques technologiques
Le financement de l’accompagnement des travaux liés aux PPRT n’est proposé que dans les zones de prescription et de délaissement. Les zones de recommandation en sont exclues.

Amélioration de l’habitat
Les propriétaires doivent être éligible aux aides de l’Anah, c’est-à-dire, d’une part, relever des priorités d’intervention de l’Anah (lutte contre l’habitat indigne, adaptation des logements à la perte d’autonomie des occupants, traitement des copropriétés fragiles ou en difficulté) et, d’autre part, être propriétaire occupant sous conditions de ressources ou être propriétaire bailleurs ayant accepter de conventionner leur logement afin de le rendre accessible à des locataires modestes.

Si les conditions sont remplies, les risques technologiques intègreront une OPAH ou un PIG. Ce sont les cadres d’action de l’Anah qui permettent de mobiliser des subventions et les agents de l’État et des collectivités.

Ce que veulent dire accompagnement ou suivi-animation
Le suivi-animation, confié à un opérateur logement, vise à mettre en œuvre un programme opérationnel de travaux. Il porte sur les différentes étapes nécessaires à la réalisation des travaux et comprend :
      > l’information des propriétaires
      > la réalisation des diagnostics des bâtiments pour définir les travaux à réaliser
      > les demandes de devis auprès des artisans ou d’entreprises spécialisées
      > le montage des dossiers de financement
      > le suivi des travaux
      > le constat d’achèvement.

Le suivi-animation est confié à un opérateur désigné par la collectivité locale maître d’ouvrage du programme, dans le cadre d’une procédure de marché public. Certaines collectivités peuvent faire le choix d’assurer tout ou partie des missions de suivi-animation en régie.

Les modalités – 3 étapes clés
1. La réalisation d’une étude pré-opérationnelle : c’est la première étape pour ensuite dimensionner le dispositif d’accompagnement. Cette étude vise à repérer les ménages éligibles aux aides de l’Anah et à déterminer les priorités d’intervention dans la perspective d’un programme opérationnel conjoint d’amélioration de l’habitat et de prévention des risques technologiques.

2. Une convention entre les collectivités participant à l’opération et l’Anah doit définir les modalités de financement de l’opération (ingénierie et travaux), les objectifs et les thématiques à traiter.

3. Enfin, un marché passé par la collectivité maître d’ouvrage pour retenir un opérateur logement en charge du suivi-animation de la démarche.

Cas de figure 1 : une OPAH ou un PIG est en cours dans votre territoire.
Le périmètre de l’opération inclut le périmètre du PPRT.
Dans ce cas, il faut signer des avenants aux conventions existantes pour intégrer la prise en compte des risques technologiques, c’est-à-dire indiquer le nombre de logements exposés éligibles aux aides de l’Anah. Une convention de financement des travaux au titre du PPRT devra être signée également pour ces logements.

Le périmètre de l’opération n’inclut pas le périmètre du PPRT.
Dans ce cas, il faut compléter l’étude pré-opérationnelle afin connaître le nombre de ménages éligibles et la nature des travaux à réaliser. Si ces ménages sont concernés par des financements Anah, un programme d’accompagnement global se met en place.

Cas de figure 2 : il n’y a pas d’OPAH/PIG en cours.

Dans ce cas, il convient d’engager une étude pré-opérationnelle pour ensuite examiner la possibilité de lancer une OPAH ou un PIG. Si cela ne s’avère pas opportun, un programme spécifique « risques technologiques » devra être mis en place. C’est le cas de figure n°3.

Cas de figure 3 : OPAH ou PIG impossible
Ici encore, plusieurs cas de figure sont envisageables.
1. Dans le cas où il y a suffisamment de logements impactés par le PPRT pour lancer une opération mais trop peu de ménages éligibles aux aides de l’Anah, l’Anah ne sera pas associée à l’opération. Pour autant, unprogramme d’accompagnement pourra être lancé avec un financement du suivi-animation par la DGPR.

2. Dans le cas où le nombre de logements concernés est très faible, la marche à suivre devra être adaptée. Le Ministère évoque la possibilité de marchés à bon de commande.

Ces deux cas ne sont pas détaillés dans la note de l’Anah ; ils le seront dans l’instruction gouvernementale à venir prochainement.

Qui paie quoi ?
L’étude pré-opérationnelle
Il est prévu que l’Anah finance l’étude pré-opérationnelle dans le cadre des conditions prévues par son régime d’aides. En l’absence d’un programme, le financement de ces études peut atteindre 50% d’une dépense plafonnée à 200 000 euros par étude.

Le suivi-animation
>
La DGPR finance à 100% l’accompagnement administratif, technique (comprenant le diagnostic) et financier du propriétaire lorsqu’il s’agit d’opérations réalisées dans le cadre de programme spécifique PPRT (ménages non éligibles aux aides de l’Anah). Ce financement se fait via une délégation de crédits au prorata du nombre de logements.
> Lorsque les logements sont concernés par les programmes d’amélioration de l’habitat incluant un volet risques technologiques, dans ce cas, l’Anah finance pour l’instant l’accompagnement et, à terme, le MEDDE sera également financeur.
L’Anah paie annuellement la collectivité maître d’ouvrage au terme d’une tranche annuelle avec une part fixe et une part variable (en fonction du nombre de projets agréés au cours de la tranche annuelle, le nombre de primes estimé en début d’année étant un maximum).

Les diagnostics
Dans cette note, il est précisé « qu’en programme opérationnel, le diagnostic est intégré au coût d’accompagnement  et pris en compte dans le cadre du financement de l’État ».

Les travaux
Pour le financement des travaux, deux dossiers distincts sont nécessaires :
1. Un dossier pour les travaux à réaliser dans le cadre de l’amélioration de l’habitant. Les travaux relevant de ce dispositif sont en partie subventionnés par l’Anah.
2. Un dossier pour les travaux à réaliser au titre du volet « risques technologiques », le financement est tripartite : 25% collectivité, 25% industriels à l’origine du risque, 40% au titre du crédit d’impôt.
Les travaux ne doivent pas être financés par deux sources de financement.

En savoir plus


21/12/15

10 points sur les PARI

pari Sur le financement
1

La convention de financement doit impérativement détailler, pour chaque collectivité, le montant sur lequel elle doit s’engager.

2

Il est intéressant de laisser la possibilité dans la convention d’affecter le résiduel éventuel de fonds publics au financement de cas limites.

3

Il est préférable de ne pas partir sur des montants trop bas (estimations de coûts / logement / effet) afin de ne pas se retrouver bloqué.

Sur l’avance du crédit d’impôt

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A ce stade, nous n’avons pas de retour d’expérience sur l’avance du crédit d’impôt car les dispositifs n’ont pas été encore testés en réel ou alors sur un nombre de cas trop restreints. 3 types de dispositifs seront testés :

  • Des prêts à taux 0 sans frais de dossier via Procivis. Par exemple, sur le PARI de Roussillon, cette possibilité sera proposée aux ménages concernés par les travaux les plus lourds.
  • Des prêts négociés avec des banques classiques. Des prêts aux conditions favorables (pas de pénalité en cas de remboursement anticipé, des intérêts très faibles) ont pu être négociés localement mais cette solution n’est pas complètement satisfaisante dans la mesure où il reste toujours des frais de dossier ou des intérêts à payer.
  • Les financeurs prennent en charge les intérêts. Cette possibilité est testée sur un PARI où le nombre de logements à traiter est très faible.

 

Sur les diagnostics

Les retours d’expérience des PARI sont particulièrement intéressants sur la phase diagnostic. Plusieurs points ressortent.

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Les diagnostics réalisés avant le lancement du travail des opérateurs logement ont souvent dû être retravaillés pour aboutir à des préconisations de travaux. Cela met en évidence l’intérêt d’intégrer la réalisation des diagnostics dans le dispositif d’accompagnement ou tout au moins de bien relier le travail du diagnostiqueur et de l’opérateur logement. Si le diagnostic est inclus dans la démarche d’accompagnement, son financement sera à intégrer soit dans le suivi-animation financé par l’Etat soit dans la convention de financement des travaux signée par les collectivités et industriels.

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Le paiement du diagnostic pose problème. En effet, il peut y avoir un décalage de 7-8 mois entre les diagnostics, la réalisation des travaux et le versement des subventions. Pour les riverains concernés, c’est un point de blocage car ils doivent financer un diagnostic sans même savoir s’ils engageront ensuite des travaux.
La solution testée sur différents sites PARI : les sommes consignées par les financeurs sont utilisées comme fond de roulement pour assurer une avance.

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Sur le PARI St-Menet, les logements sont concernés par un risque toxique. Sur 140 logements diagnostiqués, 40 atteignent les objectifs de performance. Des travaux sont cependant nécessaires, il est préconisé systématiquement un joint d’étanchéité autour de la porte d’accès et la pose d’une plinthe de bas de porte. Cela représente environ 200 € HT. 

Sur la réalisation des travaux

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Avec le retour d’expérience de ce PARI, on prend pleinement conscience qu’un important travail technique doit être fourni entre la phase de diagnostic et le lancement des travaux.
L’expérience des PARI permettra de répondre à un ensemble de questions (le CEREMA et l’INERIS sont consultés pour produire des réponses qui seront mutualisées). Par exemple, les PARI ont mis au travail : le traitement des vérandas, le renforcement des fenêtres à chien assis, etc.

9

Il reste encore difficile de mobiliser des entreprises pour réaliser les travaux. La solution serait peut-être travailler par bassin d’activité économique plutôt que de raisonner opération par opération.

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Une fois que les entreprises sont décidées à intégrer la démarche, il faut qu’elles puissent travailler avec les bons matériaux et donc trouver les bons fournisseurs. Aujourd’hui, ce point n’est pas réglé.

Pour en savoir plus sur ces expérimentations : www.installationsclassees.developpement-durable.gouv.fr

17/11/15

Liste des diagnostiqueurs

icCette liste est mise à jour régulièrement sur le site des des installations classées.
Les journées techniques organisées par la DGPR sont gratuites et s’adressent aux professionnels souhaitant réaliser des diagnostics risques technologiques dans le cadre des PPRT (bureaux d’étude, bureaux de contrôle, architecte, opérateurs logements, etc.)

Organisées par la direction générale de la prévention des risques avec l’appui du réseau scientifique et technique du ministère (CEREMA et INERIS), elles traitent sur 3 jours de la méthodologie des diagnostics pour chacun des effets pouvant être rencontrés dans le cadre des PPRT : effet de surpression, effet thermique (continu ou transitoire) et effet toxique.

Consulter la liste


12/11/15

Travaux PPRT : faire simple et efficace (la suite)

arnageEn février 2015, nous avions relayé la volonté du maire d’Arnage, Thierry Cozic, d’accompagner les riverains dans la réalisation des travaux. Sur cette commune, 16 habitations sont concernées par des prescriptions de travaux, 3 par une surpression 50 mbar et 13 par une intensité de 35 mbar. Le PPRT est approuvé depuis 2010.

Depuis le mois de février, le maire a proposé un dispositif aux habitants qui l’ont accepté, choisi un mode de gestion des fonds (consignation à la CDC) et levé tous les freins. La convention de financement est aujourd’hui signée. Les choses avanceront rapidement car, dans ce dispositif unique où la commune pilote le dispositif sans opérateur logement, les travaux doivent être réalisés avant la fin du mois de décembre 2016.

Chaque habitant concerné et volontaire signe un mandat de représentation. Il autorise ainsi la ville à assurer, pour son compte, la réalisation des travaux dans le cadre d’une convention de délégation de maîtrise d’ouvrage. La ville réalise donc les travaux au nom et pour le compte de l’habitant et si nécessaire le diagnostic.

La ville fait tout, c’est-à-dire qu’elle assure :

  • la réalisation d’un cahier des charges soumis pour accord à l’habitant ;
  • la mise en concurrence des entreprises qui interviendra dès signature par l’ensemble des riverains des mandats de représentation ;
  •  la sélection de l’entreprise chargée de réaliser les travaux ;
  • la réalisation d’un état des travaux effectués ;
  • le suivi des travaux ;
  • le contrôle de la conformité des travaux ;
  • le contrôle de la facturation ;
  • la réalisation des dossiers de financement sous 10 jours après la sélection de l’entreprise.

 

Lire l’article Travaux PPRT : faire simple et efficace


19/10/15

Crédit d’impôt et travaux

spiral-guide-2Les principes

En ce qui concerne le crédit d’impôt, seuls les travaux réalisés dans un logement correspondant à l’habitation principale du propriétaire ou de son locataire sont éligibles. Les propriétaires bailleurs peuvent bénéficier du crédit d’impôt, en s’engageant à louer le logement pour une période de 5 ans. Pour la participation des collectivités et des industriels, tous les locaux d’habitation (résidence principale ou secondaire) sont éligibles. Il n’y a pas de conditions d’ancienneté pour le logement, mais l’habitation doit être existante à la date d’approbation du PPRT.

La base de remboursement

La base du crédit d’impôt et des participations des industriels et des collectivités est constituée :

  • du montant des travaux de protection réalisés (prix d’achat des matériaux + frais de main d’œuvre) ;
  • du coût du diagnostic préalable à ces mêmes travaux, lorsqu’un diagnostic a été fait.

Les coûts pris en compte s’entendent toutes taxes comprises (TTC) : il s’agit du montant hors taxe, additionné de la TVA mentionnée sur la facture.
Pour être éligibles, ces dépenses doivent correspondre aux travaux prescrits par un PPRT approuvé. Les travaux uniquement recommandés ne bénéficient pas du dispositif de financement. Les travaux doivent être réalisés par un professionnel et donner lieu à une facture. Ne sont pas éligibles les équipements ou matériaux achetés directement par le propriétaire, même si leur pose ou installation est ensuite effectuée par une entreprise.

La loi prévoit que, pour bénéficier de la participation des exploitants industriels et des collectivités territoriales, les dépenses de travaux et de diagnostic doivent être payées dans un délai de cinq ans à compter de l’approbation du plan de prévention des risques technologiques. Pour bénéficier du crédit d’impôt en vigueur, les dépenses de travaux doivent avoir été payées du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2014 (uniquement à partir du 1er janvier 2010 s’agissant des propriétaires-bailleurs – et à partir du 1er janvier 2013 pour les diagnostics).

La demande de crédit d’impôt

Elle s’effectue lors de la déclaration des revenus. C’est le paiement de la totalité de la dépense (éventuels acomptes et soldes) à l’entreprise qui justifie la demande de crédit d’impôt. Le crédit d’impôt s’imputera sur le montant de l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année au cours de laquelle les travaux auront été payés. Ainsi, vous renseignerez la déclaration en avril/mai 2015 pour des travaux payés en 2014.

Si le montant du crédit d’impôt est supérieur au montant de votre impôt, ou si vous n’êtes pas imposable, la différence est remboursée. Cette restitution est effectuée automatiquement, sur la base de votre déclaration des revenus (qu’il faut donc remplir dans les délais – même si vous n’êtes pas imposable). La restitution se fait par virement sur votre compte bancaire ou par chèque du Trésor.

Pour le crédit d’impôt, le remboursement est versé à l’automne de l’année suivante la réalisation et le paiement des travaux. Pour les participations des collectivités territoriales et des exploitants industriels, le remboursement se fait sous 2 mois après présentation des factures (à voir selon chaque collectivité).

Les justificatifs à fournir pour bénéficier du crédit d’impôt et des participations sont les factures des entreprises ayant réalisé les travaux ou le diagnostic. Elles doivent indiquer :
– l’adresse de réalisation des travaux ;
– la nature des travaux, avec le détail précis et chiffré des différentes catégories de travaux effectués (de manière à pouvoir identifier les travaux éligibles aux aides) ;
– la désignation et le prix unitaire des équipements ou des prestations réalisées et, le cas échéant, des diagnostics préalables ;
– les dates des paiements (éventuels acomptes, soldes).

Il est conseillé de demander une facture détaillée reprenant les termes utilisés dans le ”Référentiel travaux” élaboré par le ministère du Développement Durable.


25/09/15

Travaux et Anah : une première à Chalampé

S’appuyer sur la dynamique des POA
A la suite de l’approbation du PPRT, les services de l’Etat ont réuni les co-financeurs pour travailler sur la convention de financement des mesures foncières et des travaux. Bénéficiant de services de l’Etat moteurs et de la dynamique à l’œuvre lors des réunions de POA, de la présence d’un maire inquiet pour ses administrés et du Département (collectivité délégataire des aides à la pierre), les discussions ont rapidement abouti à la nécessité de définir un programme d’accompagnement des travaux. Ainsi, un peu plus d’un an seulement après l’approbation du PPRT, le dispositif est lancé.
Miser sur les dispositifs préexistants
Lors des réunions de travail entre co-financeurs, le département du Haut-Rhin a relevé de fortes similitudes entre les besoins évoqués dans le cadre du PPRT et les compétences à l’œuvre dans le PIG (Projet d’Intérêt Général) départemental « habitat privé dans le Haut-Rhin », qui sert de cadre d’ingénierie pour le déploiement des programmes de l’Anah dont le programme Habiter mieux.

Dans le cadre de ce PIG, le département mandate un opérateur – la SERM/SEMHA – pour réaliser les études techniques, accompagner et assister les propriétaires dans la définition du programme de travaux, le plan de financement, le montage des dossiers de demande de subvention et le suivi des travaux.

Les acteurs ont donc saisi l’opportunité d’utiliser ces compétences pour l’accompagnement des propriétaires soumis à une obligation de sécurisation de leur bien.

Les conventions
Le dispositif d’accompagnement de Chalampé met en commun des financements, une assistance technique et une procédure d’instructions des dossiers. L’Etat s’appuie sur le Département, c’est-à-dire qu’il le missionne et le finance pour assurer le suivi-animation. Le Département mandate ensuite un opérateur. Pour ce faire, il aura fallu signer quelques conventions et avenant…
*Une convention entre l’Etat et le département du Haut-Rhin
Dans cette convention, l’Etat confie au Département la mise en œuvre de la mission d’accompagnement des riverains à la réalisation des travaux prescrits au titre des PPRT de Chalampé, Village-Neuf et Thann, jusqu’en décembre 2017. Le prix du suivi-animation est fixé à 1 500€ par ménage pour une mission menée à son terme. Si l’accompagnement n’est pas mené à son terme, la mission est rémunérée au prorata de son état d’avancement.
Cette convention concerne 38 maisons.
*Une convention d’organisation de l’accompagnement des riverains pour le PPRT de Chalampé signée par l’Etat, les industriels, la commune de Chalampé, la communauté de communes Porte-de-France-Rhin-Sud, le département du Haut-Rhin et la région Alsace.
Cette convention, signée le 15 juillet dernier, fixe respectivement la participation financière des industriels à 25% et celles des collectivités percevant la CET à 25% également. Le financement des travaux et du diagnostic est assuré, comme le prévoit la loi, à 90% (dont 40 % de crédit d’impôt).
Elle décrit le dispositif ainsi que les modalités de fonctionnement du comité de pilotage. Enfin, elle confie la gestion des fonds à la Caisse des dépôts et Consignation.
Cette convention concerne uniquement le PPRT de Chalampé ; il faudra renouveler l’exercice à Village-Neuf et Thann car les financeurs ne sont pas les mêmes.
* Un avenant à la mission confiée par le département du Haut-Rhin à la Société d’Equipement de la Région de Mulhouse (SERM).
La mission d’accompagnement des propriétaires soumis aux obligations de travaux par un PPRT est incluse dans la mission de suivi animation du PIG. Au préalable, l’équipe de l’opérateur a suivi les formations délivrées par le MEDDE afin de pouvoir réaliser les diagnostics et de sécuriser la régularité des travaux.
Attention : la double éligibilité n’est pas la clé du dispositif.
Le Département réfléchit actuellement à l’opportunité d’un avenant au PIG dans la mesure où le nombre de ménages concernés par les deux dispositifs (Habiter mieux et PPRT) est potentiellement très faible, au vu de la restriction des conditions d’éligibilité des programmes de l’Anah.
Ici, l’intérêt d’un couplage avec le dispositif Anah n’est donc pas tant le fait de combiner deux opérations que de mettre à profit l’expérience du Département et le savoir-faire de l’opérateur.
Une démarche d’information est nécessaire
Mme Duchemin est concernée par des travaux de sécurisation prescrits par le PPRT. Elle doit changer les fenêtres qui sont vis-à-vis du site industriel. Le montant des travaux réalisés (diagnostic et pose de nouvelles fenêtres) s’élève à 8 000€. Mme Duchemin sera aidée à hauteur de 7 200€ de la façon suivante : 3200€ de crédit d’impôt, 2000€ de subvention des collectivités locales, 2000€ de l’entreprise qui génère le risque. Elle sera accompagnée par un opérateur qui l’informera sur ses obligations au regard du PPRT, qui élaborera un programme de travaux conforme aux prescriptions du PPRT (sur la base d’un diagnostic technique, qui l’aidera à contacter les entreprises et à choisir ses devis, et qui l’assistera dans la réception des travaux et la collecte des subventions.

C’est avec cet exemple que les co-financeurs ont illustré et expliqué le dispositif d’accompagnement proposé aux 31 riverains concernés à Chalampé. Madame Laemlin, maire de la commune, a maintenu le cap sur les questions d’information afin qu’elle soit la plus simple et pédagogique possible. Le rôle du maire est, en effet, de s’assurer que les habitants concernés disposent bien de tous les renseignements nécessaires, tant sur leurs obligations que sur l’accompagnement proposé, pour prendre une décision. Les ménages ont donc reçu un document de présentation et ont été invités à une réunion organisée en présence de tous les acteurs du dispositif d’accompagnement. Par ailleurs, Madame Laemlin a rencontré les propriétaires, dont les biens sont situés en zone de délaissement, pour les informer sur le choix qu’ils peuvent faire. Rappelons que la mission d’accompagnement est proposée gratuitement aux propriétaires en contrepartie d’un engagement à collaborer activement avec l’opérateur. A la suite de l’information donnée aux propriétaires, dix ont contacté l’opérateur durant les mois d’été et huit ont signé l’acte d’engagement dans le dispositif et approuvé des conditions générales. Aujourd’hui, 5 diagnostics sont réalisés.

Pour le département, la prochaine étape est à Thann : une réunion est programmée à l’automne.

 

26/05/15

Journée dispositifs d’accompagnement des travaux PPRT

REX PARI Salaise – la préparation du dispositif d’accompagnement
Nous illustrons la phase de préparation du dispositif avec l’exemple du PARI de Roussillon (150 logements).
Pour mieux cerner cette première étape de mise en place d’un dispositif d’accompagnement, nous avons sollicité la commune de Salaise-sur-Sanne pour savoir comment elle s’est intégrée dans une démarche pilotée par la DDT Isère. Justine Menguy, du service sécurité civile, nous livre le retour d’expérience de la collectivité.

La préparation du dispositif a bénéficié de la dynamique POA.

Lors du lancement de l’expérimentation PARI, la commune de Salaise a sollicité le Ministère via Amaris pour en faire partie. Cette initiative a remporté l’adhésion des élus et des habitants.
La démarche PARI a commencé en avril 2013 avant même l’approbation du PPRT. A Salaise, la dynamique des réunions POA n’a donc pas eu le temps de s’essouffler. C’est à la fois un avantage, car la préparation du dispositif nécessite justement cette dynamique de travail entre les membres des réunions POA et un inconvénient, car les collectivités n’avaient pas encore voté leurs participations financières. Il a alors fallu avancer rapidement sans maîtriser l’ensemble des éléments de cadrage.
Les estimations de l’enveloppe financière des travaux ont donné lieu à de nombreuses discussions. Qui détermine la valeur vénale du bien ? Des dérives sont-elles à envisager ? Dès les premiers retours sur les montants de travaux, il est apparu que la surestimation du montant des travaux était un faux problème. Au final, à Salaise, la convention de financement a été signée en octobre 2013.

L’organisation du travail et des instances décisionnelles

La préparation du dispositif a été pilotée activement par le service logement de la DDT et a nécessité des échanges très fréquents avec la commune. Cette dernière a eu pour rôle de mobiliser son réseau. Il est indispensable d’impliquer tous les acteurs concernés (risques et logement) dès le démarrage du dispositif afin qu’ils aient un langage commun. Le réseau AMARIS a également permis de faire le lien avec les autres PARI.
Un comité de pilotage du PARI, présidé par le préfet, a été mis en place. Son rôle est de valider les outils de mise en œuvre de l’expérimentation, la communication auprès des habitants, les sommes à consigner, etc. Le comité de pilotage vote les décisions à la majorité absolue. Chaque membre dispose d’une voix. Un nombre minimum de réunions est fixé dans l’année.
Un comité d’engagement financier a été créé. Il est présidé par l’EPCI. Sa composition est identique au comité de pilotage. Le vote se fait à la majorité des voix. Il est mobilisé très régulièrement, l’intention étant de prendre rapidement des décisions afin de limiter l’attente des habitants.

Une préparation collégiale du cahier des charges de l’opérateur

De nombreuses réunions sont nécessaires pour valider les contenus du marché à confier à l’opérateur et aborder la gestion financière des fonds. Le travail collaboratif en amont entre les collectivités, la DDT et le CEREMA est un gage de succès de l’opération. Le cahier des charges, pour choisir l’opérateur, est paru à l’été 2013 et le marché a été passé à l’automne.

La gestion des fonds

La gestion des fonds a évidemment été au centre des débats. Plusieurs possibilités ont été envisagées : une gestion propre par chaque financeur, une gestion par l’EPCI ou encore une gestion par l’opérateur. Les compétences au niveau intercommunal n’étaient pas réunies pour assurer cette mission spécifique. Alors que les débats se poursuivaient sur les possibilités pour l’opérateur de gérer lui-même les fonds, la solution de la Caisse des dépôts a été proposée et a fait l’unanimité.
Chaque industriel ne finance que les logements qu’il impacte. La Caisse des Dépôts a prévu de faire un état, par industriel, des montants à mobiliser. Afin de déterminer les critères d’attribution par logement et par industriel, un outil (SIG) a été mis en place croisant l’aléa, le logement impacté et le coût moyen de travaux.
La commune aurait préféré que le Groupement d’Intérêt Economique OSIRIS, qui fédère les industriels de la plateforme de Roussillon, puisse s’engager afin d’avoir un seul interlocuteur. Mais le contexte d’urgence, le besoin de sortir rapidement le cahier des charges a eu pour conséquence d’aboutir à un financement partitionné qui complexifie largement la démarche.
L’avance du crédit d’impôt, quant à elle, reste en question : ce point est encore au travail.

Présentation Salaise

Propos recueillis lors de la présentation de Justine Menguy, service sécurité civile de Salaise-sur-Sanne

REX PARI Jarrie – la phase pré-opérationnelle
Nous illustrons la phase pré-opérationnelle avec l’exemple du PARI de Jarrie que nous avons déjà évoqué sur ce site. C’est le PARI qui comporte le plus de logements à traiter (environ 900). Il a également pour particularité d’intégrer, dans la démarche, environ 100 logements du parc public. A Jarrie, la démarche PARI s’inscrit dans la continuité de l’expérimentation menée en 2009 et 2010.
Paul Hazebroucq et Patricia Delmas du Pact Isère nous livrent un retour d’expérience sur cette étape où l’opérateur entre dans le dispositif.

L’accompagnement démarre dans un contexte de mutation statutaire d’acteurs clés et de révision du PPRT.

Le PPRT est en cours de révision au moment du lancement de la démarche PARI. Par ailleurs, le 1er janvier 2014, Grenoble est devenue une Métropole et, dans le même temps, la communauté de communes du sud grenoblois dont dépendait Jarrie, a intégré la Métropole. Ces transferts de compétences ont impacté le dispositif d’accompagnement. Il en est de même pour les CETE, au départ maître d’ouvrage et, aujourd’hui, regroupés au sein du CEREMA. Il a fallu repréciser quelle instance conduisait les PARI. Les avenants à la convention de l’opérateur logement ont finalement été signés fin 2014.

Démarrage de l’action pour l’opérateur : récupérer les données clés

Au démarrage de la phase pré-opérationnelle, le maître d’ouvrage remet à l’opérateur la liste des propriétaires concernés. Pour les accompagner au mieux, des informations personnelles et complémentaires leur sont ensuite demandées sur leurs revenus, âges, etc. (les travaux à réaliser peuvent être en lien avec la situation personnelle de l’occupant). Il convient donc d’informer préalablement les propriétaires de cette démarche. A Jarrie, il était initialement prévu que la DDT transfère les fichiers de la taxe d’habitation et de la taxe foncière à l’opérateur mais il n’a pas été possible d’obtenir ces informations sur environ 200 logements. Pourtant, le PACT dispose des agréments pour travailler sur des données confidentielles.
Dans le cadre de la procédure du PPRT, des diagnostics de réduction de la vulnérabilité ont pu être réalisés. Il est pertinent que l’opérateur puisse en prendre connaissance. Il peut ainsi vérifier la qualité des données. Si elle n’est pas suffisante, les diagnostics doivent être refaits ou complétés (exemple PARI Lespinasse).

Un travail de préparation avec les bailleurs sociaux et les copropriétés

Une phase d’information spécifique est nécessaire pour travailler avec les copropriétés. Elles doivent elles-mêmes désigner un intervenant qui réalisera les diagnostics préalables aux travaux. Cela suppose que les copropriétés votent une délibération pour engager une démarche d’accompagnement qui leur est propre. Une fois cette décision prise, le délai de recours juridique devra aussi être éteint. De plus, rappelons que, pour la réalisation des travaux, le syndic doit disposer de l’argent nécessaire sur le compte de la copropriété.
A Jarrie, sur 900 logements, 100 appartiennent au parc public. Les bailleurs sociaux ont des plans stratégiques de gestion de leur patrimoine. Il est donc important de les associer en amont pour qu’ils mettent à disposition les sommes nécessaires à la réalisation des travaux.

Les interférences avec les autres politiques du logement

Plusieurs politiques publiques concernent les logements et peuvent être actionnées. La question est de savoir quels financements peuvent être mobilisés. L’opérateur logement est à la croisée de ces opérations et de ces dispositifs.
Par exemple, à Salaise-sur-Sanne, une fiche navette a été réalisée pour gagner du temps et transmettre les informations sur les différents logements. A Bassens, les services fiscaux ont été associés pour clarifier la portée du crédit d’impôt. En effet, des lignes budgétaires différentes existent selon qu’il s’agit de travaux PPRT ou de travaux liés à la mise en œuvre de la politique nationale d’économie d’énergie. Une fois le crédit d’impôt versé, sur l’une ou l’autre de ces lignes, il est impossible de changer de dispositif car ils sont exclusifs.

La priorisation des logements à traiter

Le cahier des charges prévoit ou non de prioriser les travaux à réaliser. Dans la pratique, la priorisation se fait, tout particulièrement quand le nombre de logements à traiter est important. Ainsi à Jarrie, l’opérateur va mettre en œuvre une stratégie d’intervention sur des groupes de 50 logements.
Mobiliser les maîtres d’œuvre et s’assurer de leur formation
L’enjeu est de mettre en confiance les maîtres d’œuvre. Pour ce faire, l’opérateur s’appuie sur son réseau ou sur les réseaux professionnels existants.
A Jarrie, trois groupements d’entreprises se sont constitués. La question du prix de leur prestation s’est posée. Il leur a donc été demandé de proposer des prix facilement comparables (grille de prix) et de signer une charte d’intervention et d’engagement pour leurs interventions sur les logements.
Propos recueillis lors de la présentation de Paul Hazebroucq et Patricia Delmas (Pact Isère)

REX PARI Lespinasse – la phase opérationnelle
Nous illustrons la phase opérationnelle avec l’exemple du PARI de Lespinasse.
Nous avons déjà évoqué le PARI de Lespinasse (11 logements à traiter) et expliqué comment les travaux ont été réalisés sur un bien.
David Pérez et Nicolas Ronde-Ousteau d’Urbanis nous livrent un retour d’expérience plus complet sur cette phase où l’opérateur travaille en direct avec les habitants et les entreprises en lien avec le maître d’ouvrage (ici la DREAL) et les comités de pilotage et d’engagement financier.
Résumé
La phase opérationnelle débute par la prise de contact de l’opérateur avec les propriétaires et la visite technique des logements. Un programme de travaux est alors défini et sert de base aux entreprises pour établir leurs devis. Deux devis sont proposés à chaque propriétaire. Une fois les travaux achevés, un rapport de parfait achèvement est cosigné par l’entreprise, le propriétaire et l’opérateur. Ce document déclenche le paiement. Pour suivre la mise en œuvre des travaux et accompagner les propriétaires, l’opérateur logement mobilise des compétences diverses. A Lespinasse, l’équipe de terrain est constituée d’un chef de projet et d’un architecte soutenus de façon ponctuelle par des appuis juridiques et techniques.

Accompagnement des propriétaires

A la suite de la première réunion publique, l’opérateur était très attendu par les propriétaires. Dans la mesure où, à Lespinasse, le niveau d’intervention sur les logements est assez lourd, l’opérateur a un rôle majeur pour les rassurer sur les aspects techniques et financiers. Les habitants concernés ont des craintes et l’effet de bouche à oreille est vraiment à intégrer. Une des questions récurrentes est celle des propriétaires se demandant s’ils sont obligés de réaliser les travaux. Ils ont besoin de comprendre la démarche et l’intérêt de ces travaux. Autre sujet d’inquiétude : les nuisances occasionnées par les travaux.

Visite technique et diagnostics

L’équipe de terrain réalise un examen global des logements et des diagnostics de vulnérabilité effectués en amont. L’opérateur est formé pour réaliser les diagnostics des cas simples. Par exemple, il est en capacité d’expertiser les fenêtres soumises à un risque surpression de 20-50 mbar. Pour des aspects plus techniques, il a recours à des sous-traitants (bureaux d’étude) tout en prenant garde à ne pas démultiplier les interventions chez les particuliers. L’opérateur fait ensuite la synthèse des diagnostics dont la pierre angulaire est la hiérarchisation des travaux. Il conseille les propriétaires afin qu’ils soient en capacité de faire les bons choix.

Mobilisation des entreprises

L’opérateur s’est appuyé avant tout sur son réseau pour mobiliser des entreprises reconnues pour leur savoir-faire et leur capacité à intervenir en site occupé. 10 entreprises ont répondu présentes pour s’engager dans la démarche et, finalement seulement 3 ont proposé des devis. A Lespinasse, le faible nombre de logements à traiter n’incite pas les entreprises à se former sur la thématique risques. Nous retenons que peu d’entreprises étaient volontaires. Tout comme les propriétaires, les entreprises ont besoin d’être rassurées sur leurs responsabilités en cas d’accident et sur le financement de l’opération.

Les travaux

Les risques impliquent ici des travaux lourds entre autres la dépose totale des menuiseries. Le coût moyen est estimé à 15 000 € par logement. Seul le traitement d’un bien dépasse le plafond de 20 000 € avec des travaux estimés à 37000€. Une solution est en cours de recherche.
Afin d’assurer le contrôle de conformité, l’opérateur conjugue plusieurs moyens : visites en cours de chantier, vérification sur photos prises par l’entreprise, rapprochement du devis et de la facture. Il peut également demander à ce que des reprises soient effectuées. L’expérience de Lespinasse a mis en évidence le fait que les entreprises ont des difficultés à respecter les prescriptions techniques, cela implique un suivi par l’opérateur qui s’apparente à de la maîtrise d’œuvre. Une fois les travaux achevés, le rapport de fin de travaux conforme est cosigné.  

Présentation urbanis

Propos recueillis lors de la présentation de David Pérez et Nicolas Ronde-Ousteau (Urbanis)

La généralisation de l’accompagnement – interview de Nicolas Chantrenne
Nicolas Chantrenne est sous-directeur des risques industriels à la Direction générale de la prévention des risques (DGPR).

Le 21 mai, vous avez présenté le travail en cours entre les services de la DGPR et de l’Anah.  Pouvez-vous nous en rappeler les grandes lignes ?

La position du Ministère est de privilégier le cadre Anah pour l’accompagnement des riverains. De nombreux acteurs (parlementaires, collectivités, services déconcentrés de l’État) le souhaitaient : en effet, les procédures et outils de l’Anah sont éprouvés et bien connus des différents intervenants.
Quitte à intervenir chez les particuliers au titre des travaux imposés par les PPRT, l’approche qui nous semble à privilégier est celle d’une démarche d’ensemble d’amélioration de l’habitat, consistant à coupler l’accompagnement PPRT avec les autres démarches d’amélioration de l’habitat en cours ou qui pourraient être lancées.
Le fonctionnement de cet accompagnement sera fondé sur les procédures des OPAH et PIG classiques : la collectivité, maître d’ouvrage, monte l’opération et recrute un opérateur logement, et bénéficie d’une subvention de l’État pour financer intégralement la part d’accompagnement qui concerne les travaux liés aux risques technologiques.

Les bailleurs sociaux pourront-ils être accompagnés techniquement par ce biais ?

Le dispositif d’accompagnement proposé et financé par le Ministère vise les particuliers, qui correspondent au public ayant un réel besoin d’assistance pour mener ces projets de travaux pouvant être complexes. Toutefois, il est tout à fait possible que les bailleurs, pour la réalisation des travaux qui leur sont prescrits dans leur parc de logements, puissent bénéficier de synergies avec les opérations d’accompagnement des particuliers, par exemple en ayant recours aux diagnostiqueurs et entreprises de travaux qui auront acquis expérience et expertise à cette occasion.
Comment les opérations conjointes avec l’Anah vont-elles être montées ?
Plusieurs cas de figures sont possibles :
• S’il existe une étude pré-opérationnelle pour améliorer l’habitat, mais sans prise en compte du PPRT, il faudra intégrer les spécificités liées aux risques technologiques dans l’étude et la convention de programme ;
• Si une opération programmée est en cours, il s’agira de procéder par avenant à la convention et lancer un marché complémentaire ;
• En dernier lieu, s’il n’y a pas de programme opérationnel en cours ou envisageable sur le territoire, la collectivité engagera une étude pré-opérationnelle spécifique PPRT pour lancer un dispositif spécifique de type Programme d’Intérêt Général « risques technologiques ».

Prenons un exemple concret où le PPRT est approuvé et où 30 logements sont à renforcer. Quelles sont les modalités d’actions ? Que doit faire la collectivité ?

L’option retenue par la collectivité sera soumise à la validation de l’Anah au niveau national, comme c’est le cas des OPAH et PIG classiques. Ensuite, la collectivité lancera un appel d’offre pour recruter un opérateur logement qui sera financé par une subvention de l’État.
Une convention d’accompagnement sera à mettre en œuvre entre les différents acteurs, notamment les financeurs, afin de définir les modalités de pilotage et de gestion des fonds correspondant au financement des travaux eux-mêmes. On peut par exemple imaginer, comme cela a été expérimenté dans la plupart des PARI, que les fonds soient consignés à la Caisse des dépôts, puis soient déconsignés au fur et à mesure de la réalisation des travaux dans les différents logements.

Les collectivités seront-elles accompagnées par les services de l’État dans ces démarches, notamment dans la phase de préparation du dispositif ?

Cet accompagnement sera à géométrie variable, en fonction de leurs besoins et de leurs capacités, notamment en termes de compétences internes. La DREAL et/ou la DDT, éventuellement avec le concours du CEREMA pour les premières opérations, pourront intervenir en appui. En tout état de cause, comme évoqué plus haut, l’organisation opérationnelle du dispositif d’accompagnement sera à conventionner localement notamment entre la collectivité et les services de l’État : modalités financières, de pilotage, de validation des dossiers de travaux, etc.

Le 21 mai, les opérateurs logements, retenus pour les PARI, ont présenté leur travail et ont pu échanger avec les collectivités. Que retenez-vous de cette journée ?

Tout ce qui est mis en place par les deux opérateurs missionnés sur les PARI, le PACT et URBANIS, me semble assez remarquable. Ils avancent et apprennent vite. Ces expérimentations leur permettent d’affiner leurs méthodologies d’intervention et d’acquérir l’expérience nécessaire pour passer à la phase de généralisation au niveau national, et pour que les collectivités puissent sereinement et en confiance aborder ces opérations.
Je retiens également qu’il semble évident pour tout le monde que le pilotage des dispositifs d’accompagnement doit être avant tout local.
Évidemment lorsque l’on défriche un sujet comme celui-ci, de nouvelles problématiques apparaissent. Le traitement des copropriétés a par exemple été longuement évoqué : il semble devoir être anticipé et identifié au départ, mais je ne le vois pas comme un point de blocage (des solutions existent en passant par le syndicat de copropriété).
Pour conclure, je voudrais indiquer que le projet d’ordonnance relative aux PPRT augmente de 3 ans le délai de réalisation des travaux (portant ce délai à 8 ans après approbation du PPRT dans la plupart des cas), avec pour les PPRT déjà approuvés les plus anciens, un délai restant d’au moins de 5 ans à partir de la publication de l’ordonnance, prévue à l’automne.

Synthèse – les freins et leviers identifiés, les conditions à réunir
Quelles leçons tirer de l’expérimentation PARI ? Le 21 mai, les intervenants ont pointé les freins et les leviers identifiés, les conditions à réunir.

LES FREINS

Les freins identifiés par les acteurs des PARI sont de deux grands types :
1. Structurels
– La non approbation du PPRT qui ne permet pas de lancer la phase opérationnelle.
– Le manque de maturité du marché qui fait qu’il est difficile de mobiliser des entreprises.
– Les questions récurrentes des responsabilités, du devenir du crédit d’impôt, de l’avance du crédit d’impôt.
– Le 21 mai, la gestion des travaux dans les copropriétés a été largement évoquée. On devra rechercher un assentiment de la copropriété à plusieurs reprises : présentation du diagnostic et du programme de travaux en assemblée générale, vote de l’AG, délai de carence, présentation des devis en AG, vote de l’AG, délai de carence, etc. Il faut donc bien intégrer ces délais.

2. Temporels
– Des lenteurs sont soulignées (celles des collectivités à se positionner et délibérer, des services de l’état à répondre et s’organiser) d’où une perte de réactivité et de crédibilité auprès des habitants.
– Le trop grand nombre de réunions fait exploser la charge de travail des opérateurs.
– La collecte de données de bases (connaissance des propriétaires/locataires) a des difficultés à s’organiser entre les opérateurs et les services de l’État.

LES LEVIERS

1. La loi DDADUE a permis des clarifications nécessaires sur la répartition des financements.
2. Le rôle de la Caisse des dépôts et consignations dans la gestion financière est facilitateur. Les contributions et le mode de fonctionnement sont décidés par le comité de pilotage. La Caisse des dépôts s’adapte au plus près de ces demandes.
3. Le relationnel entre acteurs est déterminant tout comme la diffusion des retours d’expériences.  

LES CONDITIONS DE RÉUSSITE

1. Le pilotage doit être local.
2. Prévoir un accompagnement des collectivités par les services de l’Etat et le Cerema.
3. Proposer une règle claire de prise en charge des travaux suivant leur nature entre risques (DGPR) et énergie (ANAH). L’instruction DGPR/Anah précisera cette répartition.
4. Impliquer, dès la préparation du dispositif, les acteurs de la gestion du risque et du logement (collectivités et  services de l’État) et également les services fiscaux.
5. Avant toutes démarches, clarifier et formaliser le montage financier : contribution des différentes parties, règles de versement,  temporalité des versements, etc.
6. Instaurer une démarche de travail collaboratif.
7. Pérenniser le crédit d’impôt qui est la clef de voûte du système.
8. Rechercher, inventorier et communiquer les solutions pour l’avance du crédit d’impôt.
9. Mutualiser les outils réalisés, les analyses (dont juridiques), les REX des PARI et les tenir à disposition des services de l’État, des collectivités et des opérateurs.
10. Clarifier les responsabilités des différentes parties dans un texte accessible.
11. Motiver les entreprises et démystifier la notion de risques par des temps d’information avec la CAPEB, la FFB et les chambres consulaires sur la démarche, les responsabilités, les outils existants (charte d’intervention et d’engagement, rapport de fin de travaux) et l’accompagnement de l’opérateur dont ils bénéficieront.

En savoir plus


27/04/15

PARI de Lespinasse

meddeLes devis et le choix de l’entreprise

Plusieurs entreprises ont proposé des devis, avec des techniques différentes qui nécessitaient ou non la réalisation de  travaux induits (en cas d’endommagement des éléments de décoration : peinture, papier peint, etc.). Le propriétaire a retenu une entreprise sur la base d’un devis après examen de son contenu par les services instructeurs et l’opérateur logement (Urbanis) afin de s’assurer que les travaux répondaient bien aux exigences du PPRT. Son choix s’est porté sur un devis sans travaux induits proposé par une entreprise qui, bien que n’ayant pas suivi la séance d’information organisée par les services de l’Etat en septembre dernier pour les artisans, a pu bénéficier d’une sensibilisation directement par l’opérateur logement.

Les travaux

S’élevant à environ 13 000€, les travaux ont consisté à changer les menuiseries et à renforcer leurs ancrages, sans travaux induits supplémentaires. Ils ont été réalisés rapidement, en moins d’une semaine, ce qui permet de rassurer les autres habitants inquiets de la durée des travaux.

Le paiement

En amont de l’opération, la société Total avait fait procéder, à ses frais, aux diagnostics préalables de l’ensemble des habitations concernées par une obligation de travaux.
Urbanis gère les fonds des collectivités et de l’industriel qui se sont accordés sur un financement des travaux à 100 % (40 % par le crédit d’impôt et 60 % par les financeurs). Ainsi, un premier versement est effectué pour payer les acomptes aux entreprises (30%) et le solde est versé à réception de la facture après examen de celle-ci par les financeurs et les services instructeurs.

Les retours du propriétaire semblent positifs.

les travaux ont été réalisés rapidement et sont pris en charge à 100%. Le fait d’avoir pu présenter un diagnostic du logement et la liste des travaux à effectuer, lors de la première visite de l’opérateur logement, a été un vrai plus et a permis de rassurer les habitants sur la nature des travaux.

Cette première expérience permet de poursuivre assez sereinement la suite de l’opération pour les autres logements. Sur les onze biens concernés, neuf propriétaires souhaitent bénéficier d’un accompagnement. L’un d’entre eux envisage d’ores et déjà de solliciter une prise en charge des intérêts d’un emprunt pour payer les factures dans l’attente du versement du crédit d’impôts (accord volontaire des financeurs pour cette prise en charge). Deux dossiers sont plus complexes à gérer. En effet, le renforcement d’une maison de taille très importante dépasse 20 000€ et nécessite donc une réflexion sur la priorisation des travaux ou sur la recherche d’un financement complémentaire volontaire. Dans l’autre cas, le bien est une résidence secondaire, son propriétaire ne peut donc pas percevoir le crédit d’impôt. Enfin, lors de cette opération d’accompagnement, l’opérateur logement a identifié un dossier potentiellement éligible aux subventions Anah dans le cadre du PIG Toulouse métropole.

A Lespinasse, vous l’aurez compris, l’accompagnement est réalisé au cas par cas ; son dimensionnement le permet facilement. Fortement sollicité, l’opérateur logement peut prendre le temps d’expliquer la démarche aux habitants. Son expérience dans les programmes d’amélioration de l’habitat le conforte dans son rôle de facilitateur.

Lire l’article présentant le Pari de Lespinasse


27/04/15

5 PARI sur 7 en phase opérationnelle

Rappel – Les PARI sont les Programmes d’Accompagnement sur les Risques Industriels. Lancés par le ministère de l’Écologie en 2013, ils visent à anticiper, sur plusieurs sites pilotes, les dispositifs d’accompagnement à mettre en place pour permettre aux propriétaires privés et bailleurs sociaux de réaliser les travaux prescrits par le PPRT, et à construire une boîte à outils. Sept sites sont concernés par ce dispositif : Bassens, Donges, Jarrie, Lanester, Lespinasse, Marseille, Roussillon.

Aujourd’hui sur ces 7 sites, 5 sont entrés en phase opérationnelle. Les premiers retours d’expérience sur la phase 1 de préparation du dispositif mettent en lumière les délais parfois très longs pour parvenir au bouclage financier et à la signature de la convention de financement par tous les financeurs. Tous les six mois, nous publierons un tableau comparatif des PARI : sur leurs spécificités, leur avancement, les solutions qui émergent pour l’avance du crédit d’impôt, la gestion des financements, les premiers retours d’expérience, etc. Consulter le tableau comparatif.