Blog

23/12/19

Journée technique du CEREMA

L’objectif de cette journée, organisée par le Cerema en partenariat avec la Métropole Rouen Normandie et l’association AMARIS, est de présenter aux gestionnaires d’équipements public les enjeux de la protection des personnes au sein des équipements publics exposés aux risques majeurs, au travers de la présentation du travail réalisé sur les risques technologiques et d’exemples d’application aux risques naturels.

Cette journée s’adresse principalement aux technicien-ne-s des collectivités et des gestionnaires publics ainsi qu’à leurs partenaires publics et privés (services de l’État, établissements publics, bureaux d’études, etc.)

Programme
Télécharger le programme

9h Accueil
9h30 Ouverture de la journée

9h45 Enjeux réglementaires et responsabilité des
propriétaires et gestionnaires d’équipements publics
> Soraya BENABDESSADOK, Avocate
> Danielle SAUGE GADOUD, Référente technique AMARIS
> Guillaume CHRÉTIEN, Chargé de mission PPRT – DDTM76

10h30 Table ronde 1 : Prendre en compte les risques
technologiques dans la gestion du patrimoine immobilier
> Agnès VALLÉE, Chef de projet en charge des PPRT – Ineris
> Elodie ROUSSEEUW, Chargée d’études GPI – CEREMA
> Mathieu MAUPETIT, Directeur de projet risques et
aménagement – CEREMA
> Sylvain ROLLET, Responsable de Projets Urbains, Métropole
Rouen Normandie

11h30 Table ronde 2 : Prendre en compte les risques naturels
dans la gestion des équipements publics
> Vincent REMY, Ingénieur Risques Naturels – CEREMA
> Pascal MALLET, Directeur-adjoint Résilience territoriale –
Risques Majeurs – Le Havre Seine Métropole
> Reynald FLAHAUT, Responsable de l’unité Environnement et
Risques Naturels – CEREMA
> Gaelle SCHAUNER, Responsable du groupe Territoire
Planification Mobilité – CEREMA

12h30 : Pistes de financement

12h45 Pause déjeuner

13h30–15h : Rencontres avec des experts
Temps d’échange avec les experts autour de stands
thématiques

Informations pratiques
Lieu :
CEREMA – Site de Grand-Quevilly
10 Chemin de la Poudrière – CS 90245
76121 Le Grand Quevilly Cedex

Accès

Inscription ici : avant le 14 janvier

 


11/12/19

PPRT et équipements publics – le guide

Le guide
Télécharger le guide Améliorer la sécurité dans les équipements publics

Ce guide s’adresse aux collectivités concernées par un plan de prévention des risques technologiques (PPRT) impactant des équipements publics, relevant de leur patrimoine immobilier. Son utilisation ne nécessite pas de connaissances techniques préalables. Ce guide se concentre sur les équipements publics existants en périmètre PPRT, c’est-à-dire les constructions et installations nécessaires aux services publics ou d’intérêt général.

Il a pour objectifs de :
› sensibiliser à la nécessité de passer à l’action, pour améliorer la sécurité dans leurs équipements publics
› informer sur leurs obligations relatives aux PPRT
› proposer un cadre méthodologique de mise en œuvre de ces obligations
› présenter une démarche pour intégrer le PPRT dans la stratégie immobilière de la collectivité.

Ce document est organisé en 3 parties :
› un rappel des principes généraux de la prévention des risques et des régimes de responsabilité en vigueur
› une méthode opérationnelle et les ressources pour prendre en compte les risques technologiques dans la gestion du patrimoine immobilier
› une présentation des études de cas réalisées par le Cerema.

Ce guide est le résultat d’un travail itératif qui repose sur :
› Des études de cas, réalisées par le Cerema sur 8 équipements publics de collectivités adhérentes à l’association AMARIS
› Des échanges dans le cadre de groupes de travail dédiés mis en place en 2017 par l’association AMARIS.

Il a été rédigé par l’association AMARIS sur la base d’un outil d’aide à la décision conçu par le Cerema et d’une note juridique produite par le cabinet d’avocat Benabdessadok. AMARIS remercie les collectivités (Métropole de Lyon, Métropole de Rouen, La Rochelle, Salaise-sur-Sanne, Feyzin, Pierre-Bénite et Saint-Fons) qui se sont portées volontaires pour soumettre des études de cas et tous les partenaires qui se sont associés à ce projet(DGPR, Banque des territoires, INERIS).

Les outils – Le carnet de pré-diagnostics
Pour accompagner la réalisation des pré-diagnostics et l’identification des mesures, le carnet de pré-diagnostics est l’outil indispensable. Élaboré par le Cerema, il constitue un support, permettant d’organiser la collecte et l’analyse des informations sur les grandes thématiques clés. C’est une base de travail qui doit être adaptée à l’équipement étudié, en fonction des données disponibles. Pour le renseigner, il est indispensable de prévoir des entretiens avec le gestionnaire de l’équipement, voire les usagers, et une visite de l’équipement.

Le carnet de pré-diagnostics prend la forme d’un tableur vierge et prêt à l’emploi. Il comprend 11 onglets, correspondant aux grandes thématiques à approfondir.

Télécharger
Exemple d’utilisation du carnet de pré-diagnostics
Carnet de pré-diagnostics –Excel
Carnet de pré-diagnostics – Libre office
Carnet GPI – Excel
Carnet GPI – Libre office

Les outils – Les cahiers des charges
La méthode proposée dans le guide peut être déroulée en interne par la collectivité. Il est possible de confier sa mise en œuvre à un prestataire. Voici deux modèles de cahier des charges à adapter par la collectivité.

Télécharger
Cahier des charges AMO – Diagnostics, stratégie de mise en protection
Cahier des charges – Réalisation ou mise à jour de l’étude de vulnérabilité

Les outils – La note juridique
Cette étude juridique a été réalisée par le cabinet d’avocat Benabdessadok.

Ces recommandations offrent une grille d’aide à la décision dans le cadre de la mise en œuvre de l’article L 515-16-2 du Code de l’environnement. Cette étude juridique complète la synthèse présentée dans le guide dont l’objectif est d’aider les collectivités à définir les stratégies de protection des personnes, compatibles avec leurs moyens, et mises en perspective par rapport à leurs obligations afin d’éviter d’engager leur responsabilité.

Télécharger les Recommandations juridiques

Les fiches ressources
Les ressources complémentaires : guides de référence, etc.
Guide Bâtirsur, Guide pratique de conception d’un bâtiment en acier à usage industriel implanté en zone 20-50 mbar d’un PPRT [INERIS, CTICM, INSA Bourges, ArcelorMittal – 2016] : Ce guide, bien que s’adressant principalement à la conception de nouveaux bâtiments en acier de plain-pied, peut être utilisé pour mener le diagnostic de vulnérabilité d’un bâtiment existant à structure métallique dès lors que l’état de vieillissement n’altère pas significativement la résistance mécanique de la structure étudiée.

Guide de réalisation des diagnostics de la vulnérabilité de l’habitat existant face aux risques technologiques [Cerema, Ineris – 2016] : méthode simplifiée de diagnostic face aux 3 effets applicable aux logements existants.

Référentiel de travaux de prévention des risques technologiques dans l’habitat existant [Cerema, Ineris – 2016] : présentation des travaux de réduction de la vulnérabilité des logements existants face aux 3 effets et de leurs conditions de mise en œuvre.

Guide de prise en compte des risques technologiques dans la conception des logements neufs [Cerema, Ineris – 2018] : démarche de prise en compte des risques technologiques dans la conception d’un logement neuf et prescriptions constructives face aux 3 effets.

Résiguide Se protéger face aux risques industriels – Entreprises riveraines de sites Seveso Seuil Haut [AMARIS, EDEL, INERIS, CEREMA, DGPR], 2017

Guide d’élaboration pour le plan de mise à l’abri (POMSE) [Institut des risques majeurs de Grenoble], 2013

Guide ORSEC tome G4, Alerte et information des populations, Ministère de l’Intérieur, 2013

Fiche de consignes pour le confinement – effet toxique (Cerema)


29/11/19

Octobre-novembre 2019

1

ACTUENVIRONNEMENT, 22-11, L. RADISSON

Risques industriels : le Gouvernement instaure une gestion mutualisée des plateformes.

lire

2

FRANCE INTER, 19-11, F. DROUELLE

10 juillet 1976 – La catastrophe de Seveso.

lire

3

LES ÉCHOS, 16-11, M. KINDERMANS

Accidents industriels : les élus réclament des alertes sur téléphone.

lire

4

SÉNAT, 13-11

PLF pour 2020 : Jean Pierre Vogel déplore l’absence de crédits en faveur du développement d’un système d’alerte par téléphone.

lire

5

Sénat, 12-11

Comptes rendus de la Commission d’enquête, incendie de l’usine Lubrizol : audition de Delphine Batho, ancienne ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

lire

6

LIBÉRATION, 06-11, C. SCHAUB

« Tout reste à faire» pour protéger les salariés et visiteurs des entreprises voisines d’un site Seveso.

lire

7

LOCALTIS, 30-10, M. BOËDEC

Incendie de Lubrizol à Rouen : les sénateurs écoutent des acteurs locaux et représentants de collectivités.

lire

8

TEMPS 78, 29-10,

Issou : installation Seveso, la mairie regrette un développement urbain ralenti contre son gré.

lire

9

LE MONDE, 05-11, D. REGNY

Incendie à Rouen : « Les crises sont toujours pilotées comme dans les années 1980 »

lire

10

LA TRIBUNE, 04-10, O. BORRAZ

Lubrizol : pourquoi la « gestion de crise » à la française est dépassée.

lire


27/11/19

Mise en protection des activités économiques

Rappel – Le projet « Collectivités, PPRT et entreprises »
En 2017, la Métropole de Lyon et AMARIS ont entrepris ensemble de collecter des témoignages sur le terrain, dans plusieurs territoires, pour mieux appréhender la façon dont les entreprises répondent aux obligations fixées dans le cadre des PPRT et pour donner des clés aux collectivités afin d’accompagner les activités économiques.

En initiant la démarche « Collectivités, PPRT et entreprises » avec la Métropole de Lyon, l’objectif était d’identifier et d’analyser des retours d’expérience pour favoriser la mise en œuvre des PPRT. Ce travail de capitalisation et de valorisation des bonnes pratiques constitue une étape incontournable.

Cette démarche a réuni différents partenaires dans le cadre d’un groupe de travail et de visites de terrain : les collectivités de Brest Métropole, Lyon Métropole, Caux-Seine agglo, Gonfreville-l’Orcher et Salaise-sur-Sanne et les associations APIM, AEPJR, AG2PDK, Synerzip-LH.

Répondant à un réel besoin d’échanges et de partage d’expériences, l’initiative d’AMARIS et de la Métropole de Lyon a été accueillie positivement.

Capitalisation – Les fiches expériences
Des Fiches expériences synthétisent les actions développées dans les territoires sur 5 thématiques : gouvernance de la sécurité, mesures de protection, information-sensibilisation, accompagnement, coordination de la gestion de crise.

A ce jour, 6 territoires ont été étudiés :
> Port-Jérôme – Fiches expériences
>  Dunkerque –  Fiches expériences
> Le Havre – Fiches expériences
> Montoir de Bretagne – Fiches expériences
> Vallée de la Chimie (agglomération lyonnaise) – à venir
> Fos sur Mer – à venir

Le livre blanc
Ce livre blanc dresse un état des lieux et émet des recommandations qui s’adressent à l’ensemble des parties prenantes de la mise en application des PPRT, au premier rang desquels les autorités nationales. Près de 20 ans après la catastrophe d’AZF, la mise en protection des activités riveraines des sites Seveso seuil haut reste une étape à franchir. Il ressort, en effet, clairement de cette étude que les entreprises riveraines disposent d’un très faible niveau d’appropriation des enjeux des PPRT et de la culture du risque en général. Très peu d’acteurs économiques ont engagé des démarches. Quand tel est le cas, ils le font exclusivement dans le cadre d’initiatives collectives et partenariales.

Principaux constats
> L’information n’est pas à la hauteur.
> L’absence d’accompagnement, de guides, de ressources : tout reste à mettre en place.
> La non reconnaissance des mesures organisationnelles comme un étape essentielle de mise en sécurité.

Face à ce constat, AMARIS émet 20 recommandations pour :
> affirmer le rôle des services de l’état pour enclencher une dynamique
> donner les moyens aux territoires d’accompagner les acteurs économiques
> lever les blocages techniques et financiers
> articuler prévention et gestion de crise
> limiter l’impact des PPRT sur le tissu économique
> initier une dynamique nationale

Télécharger le livre blanc


25/11/19

Journée dédiée aux travaux prescrits par les PPRT

La DREAL Occitanie en collaboration avec les DDT(M) et AMARIS, organise une journée dédiée à la thématique des dispositifs d’accompagnement des travaux.

L’objectif est de rassembler les acteurs et contributeurs des PPRT de la région afin de partager les succès et les difficultés rencontrés et de constituer une boîte à outils de bonnes pratiques.

Lieu : CCI de Lézignan Corbières

Programme
9h30 Accueil
10h – Introduction
Luc ANKRI, Sous-préfet de Narbonne

10h15 – Ingénierie à mettre en place pour accompagner les propriétaires
Claire COQUEBLIN, DGPR, Ministère de la transition écologique et solidaire

10h30-12h30  – Table ronde – « Comment initier une chaîne humaine efficace pour accompagner les propriétaires ? »
Cette table ronde est organisée en deux temps :
Temps 1 : Constats et difficultés rencontrées
Temps 2 : Pistes de solution
Intervenants : Marc FRANCHI (chef du service habitat, communauté de commune Tarbes Lourdes Pyrénées), Julien JORRO (Soliha), Thomas LACOSTE (Directeur SSE groupe Etienne Lacroix), Sylvie LABESSAN (Directrice générale Sacicap Toulouse Pyrénées), Sophie TIANO (responsable consignations, Caisse des dépôts et consignations)

12h30 – Déjeuner

14h – 4 Conférences thématiques
4 conférences sont proposées. Les participants pourront assister à successivement deux conférences.
1 – Modalités du crédit d’impôt
Intervenants : SACICAP/DDFIP
2 – Modalités de gestion financière via une convention de financement de travaux
Intervenants : DREAL/CDC
3 – Questions/réponses sur la spécification des travaux à réaliser
Intervenants : CAPEB 31/URBABIS/DDTM11
4 – Retour sur des exemples nationaux d’accompagnement des riverains
Intervenants : DGPR/Association AMARIS

15h45 – Conclusion
Intervention de l’Association AMARIS
16h – Fin du séminaire

Inscription
Inscription ici avant le 9 décembre

 


05/11/19

Réévaluer les politiques publiques

Plus de 16 ans après l’entrée en vigueur de la loi Bachelot, les Plans de Prévention des Risques Technologiques sont quasiment tous approuvés, (380 approuvés en février 2019 sur 388 à réaliser).

Pour autant, la dynamique de leur mise en œuvre n’a pas trouvé sa vitesse de croisière et à la lumière des observations réalisées sur plusieurs territoires concernés, faible culture du risque, efficience limitée des actions d’information préventive, blocages d’ordre technique et financier, systèmes d’alerte inadaptés, constituent tout autant de facteurs contribuant à ralentir la mise en sécurité des habitants et des activités économiques riveraines.

Parallèlement, la gestion de l’incendie de l’usine Lubrizol en septembre dernier soulève de nombreuses questions sur la pertinence des dispositifs de communication utilisés et sur le rôle et la coordination entre les différentes parties prenantes.

Ce sont généralement des accidents majeurs qui ont conduit les pouvoirs publics à légiférer sur la prévention des risques. Ainsi, le drame d’AZF en 2001 a été à l’origine de deux lois – la loi dite « loi Risques » du 30 juillet 2003 et la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004, – et de plusieurs dispositifs : plan de prévention des risques technologiques, commission de suivi de site, etc.

Mais pour AMARIS, avant d’envisager toute évolution liée à l’incendie de Rouen, il est indispensable d’évaluer les politiques de prévention et de gestion de crise dans leur globalité, de nous réinterroger collectivement sur la cohérence des actions de la puissance publique et des industriels, mais aussi sur la place des élus et la gestion de l’information auprès des citoyens.

Depuis 30 ans, le travail engagé par AMARIS avec ses adhérents lui permet d’avoir un avis éclairé par des retours de terrain sur tous les dispositifs liés aux risques accidentels incluant les communes et intercommunalités. Les témoignages et retours d’expérience recueillis par l’association lui ont permis de formuler un ensemble de propositions destinées à faciliter la mise en œuvre des mesures préventives et à améliorer les dispositifs de gestion de crise.

Lire le dossier de presse

Lire le Livre blanc « Mise en protection des activités riveraines des sites Seveso seuil haut »


31/10/19

PPRT et quota loi SRU

Pénalisée pour le non-respect d’obligations qu’il lui est impossible de remplir : la ville d’Issou dans une impasse absurde !

Le développement urbain de la commune d’Issou est en grande partie gelé par le Plan de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) qui a été prescrit pour protéger les riverains des risques liés à l’installation classée Seveso seuil haut implantée sur son territoire.

Les seuls fonciers disponibles pour la construction de logements sociaux sont situés dans une zone où le règlement du PPRT ne permet pas de construire. En dépit de cette particularité, la commune va devoir payer des pénalités car elle n’est pas en mesure de produire 25 % de logements sociaux comme la loi l’y oblige.

Depuis 2013, partant du fait que 50 % de son territoire était considéré comme inconstructible à la suite du plan de prévention des risques technologiques, Issou était exemptée* de l’obligation de produire des logements sociaux. 

Mais en juillet 2019, de nouveaux modes de calcul ont été définis par les services de l’Etat. La zone inconstructible ne représenterait plus que 30 % du territoire, mettant de fait fin à l’exemption dont bénéficiait la commune jusqu’alors.

Pour Martine Chevalier, Maire d’Issou, « Cette nouvelle interprétation de la loi par les services de l’Etat est incompréhensible. La problématique d’issou n’a pas évolué. La présence du site Seveso sur notre territoire gèle tout développement urbain. Il serait incompréhensible que l’on soit sanctionné pour cela »

Issou va donc devoir payer une amende car elle ne construit pas de logements sociaux, alors que la réglementation du PPRT lui interdit toujours de le faire.


07/10/19

Risques et responsabilités / Questions-réponses

Quelle est la répartition des rôles entre l’État et les collectivités en cas de crise / d’accident technologique ?
En cas d’accident technologique, l’alerte est une mission qui revient à l’autorité en charge de la gestion de la crise :
– soit le ministre de l’intérieur en cas d’impact national,
– soit le préfet du département lorsque l’accident concerne le territoire de plus de deux communes,
– soit le maire de la commune concernée.

Les mesures de sauvegarde et de protection des personnes sont alors mises en œuvre selon les dispositions du plan particulier d’intervention (PPI) qui constitue un volet du plan ORSEC. Au niveau communal, ces mesures sont relayées par le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) dont doivent se doter obligatoirement les communes comprises dans le champ d’application d’un PPI (ou concernée par un PPRNP approuvé) et qui est fortement recommandé pour les autres.

Bien entendu, le maire conserve son pouvoir de police afin de prendre toute mesure de nature à assurer la sécurité des personnes (L 2212-2 du Code Général des Collectivités Territoriales).

En d’autres termes, il s’agit d’un véritable travail d’équipe entre les services de l’État et ceux des collectivités et par conséquent d’un partage de responsabilités.

Comment les dispositifs de prévention et de gestion des risques (PPRT/PPI/PCS) s’articulent-ils ?
Ces dispositifs s’articulent grâce à des documents qui permettent à l’État et aux collectivités de s’acquitter de leurs obligations en matière d’informations et d’organisation en cas de crise.

Le PPRT et le PPI sont des documents qui émanent des services de l’État. Ils n’ont pas le même objet mais peuvent être complémentaires.

Le PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) est un outil préventif de maîtrise de l’urbanisation qui délimite les effets d’accidents susceptibles de survenir dans les installations Seveso seuil haut et pouvant entraîner des effets sur la salubrité, la santé et la sécurité publiques directement ou par pollution du milieu. Il édicte également des mesures curatives : restreindre les biens existants exposés (mesures foncières), renforcer la protection de l’existant par des travaux ou d’autres mesures sur la gestion des espaces publics facilitant l’intervention des secours. Sur cet aspect, on observe une complémentarité avec le PPI.

Il est établi pour chaque installation Seveso seuil haut recensée dans le département par le préfet. Ce sont les collectivités (communes, intercommunalités si elles disposent de la compétence urbanisme) qui mettent en œuvre les mesures foncières (expropriation, délaissement) et l’instruction des demandes d’occupations du sols (permis de construire, etc.)

Le PPI (Plan particulier d’intervention) est un outil de gestion de crise permettant l’organisation et l’intervention des secours ainsi que les règles de conduite à tenir en cas d’accident. Il comprend les mesures d’information et de protection des populations, les schémas d’évacuation et indication des lieux d’hébergement, et les mesures de diffusion immédiate de l’alerte par l’exploitant et l’information des autorités sur la situation et l’évolution de cette alerte.

Son périmètre est plus étendu que celui du PPRT et sa mise en œuvre relève des services de l’État.

Le PCS (Plan communal de sauvegarde) est un outil de gestion de crise émanant des communes qui comprend des informations relatives au recensement  des risques potentiels (naturels, technologiques, sociétaux, etc.) ainsi que des dispositions opérationnelles permettant de déterminer les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes.  

Les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre peuvent élaborer un plan intercommunal de sauvegarde en lieu et place du PCS, arrêté par le président de l’établissement et par les maires de chaque commune (L 731-3 du Code de la Sécurité intérieure).

La mise en œuvre du plan communal ou intercommunal de sauvegarde relève de chaque maire sur le territoire de sa commune.

Ainsi, chaque acteur assume sa part de responsabilité dans l’élaboration des documents et surtout dans la mise en œuvre des dispositifs. Toutefois, la coordination et la coopération entre les services de l’État et des collectivités sont souhaitables, bien qu’il n’y ait pas d’obligation faite dans les textes en ce sens.

Dans la mesure où il est attendu des différents acteurs qu’ils mettent en œuvre tous les moyens mis à leur disposition pour assurer la sauvegarde des populations en cas d’accident technologique, cela implique en amont une information du public sur les risques connus (DICRIM élaboré par les communes grâce aux informations communiquées par le DDRM, campagne quinquennale d’information sur le risque industriel associant l’État, les collectivités, l’exploitant et les associations).

Quelles sont les conditions pour décréter l’état de catastrophe technologie et à défaut comment les victimes sont-elles indemnisées ?
L’état de catastrophe technologique peut être décrété en cas de survenance d’un accident dans une installation classée pour la protection de l’environnement incluant les sites Seveso et endommageant un grand nombre de biens immobiliers (article L 128-1 du Code des assurances). 

Cet état est décrété par un arrêté conjoint du ministre chargé de l’économie, du ministre chargé de la sécurité civile et du ministre chargé de l’environnement dans un délai maximal de quinze jours.

Il est constaté en cas de survenance d’un accident rendant inhabitable plus de 500 logements (article R 128-1 du Code des assurances). Le caractère inhabitable d’un logement s’apprécie en fonction de sa destruction totale ou partielle mais peut également être la conséquence de son insalubrité c’est-à-dire s’il présente un danger pour la santé et la sécurité de ses occupants.

Les victimes non assurées peuvent bénéficier d’un fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (article L 421-16 du Code des assurances).

En l’absence d’arrêté décrétant l’état de catastrophe technologique, c’est la responsabilité de l’exploitant dont l’installation est à l’origine des dommages qui pourra être mobilisée.

Que prévoit la loi en matière d’indemnisation en cas d’évènement sanitaire consécutif à un accident technologique ?
S’il existe un dispositif de gestion de crise sanitaire (article L 1435-1 du Code de la santé publique), il n’existe pas de dispositif d’indemnisation spécifique en cas de crise sanitaire notamment lorsque cette dernière est consécutive à un accident technologique.

En effet, le mécanisme permettant de décréter l’état de catastrophe technologique ne concerne que l’indemnisation des dommages matériels à l’exclusion des dommages corporels.

A défaut d’un tel dispositif, on peut imaginer que les mécanismes de responsabilité de droit commun peuvent être mobilisés en identifiant le préjudice et son lien de causalité avec l’évènement déclencheur. Cela nécessite de prendre en compte l’intervention de chaque acteur dans la réalisation de ce préjudice tant en ce qui concerne les missions de prévention que de gestion des conséquences dommageables de l’évènement.

Il peut s’agir de l’exploitant mais également des pouvoirs publics.

 


30/09/19

Septembre 2019 – Spéciale Rouen

1

ACTU-ENVIRONNEMENT, 30-09, L. RADISSON

Lubrizol : le préfet a donné son feu vert à des augmentations de capacités sans évaluation environnementale.

lire

2

PARIS-NORMANDIE, 30-09, S. SIRET

Incendie de Lubrizol : « Aucune hypothèse ne doit être écartée », selon le PDG Frédéric Henry.

lire

3

LA TRIBUNE, 30-09, N. JOURDAN

Catastrophe de Lubrizol à Rouen : questions autour de la gestion d’une crise.

lire

4

LE MONDE, 30-09

Après l’incendie de Lubrizol à Rouen, l’État multiplie les messages rassurants sans convaincre.

lire

5

PARIS-NORMANDIE, 29-09, M. NICODEME

Lubrizol : toutes les écoles rouvrent lundi 30 septembre après un nettoyage « à grande eau».

lire

6

PARIS-NORMANDIE, 28-09, A. BRIAND

Pétition, cagnotte, groupe Facebook : à Rouen, les habitants s’organisent après l’incendie de Lubrizol.

lire

7

LE POINT, 28-09, T. DÉLÉAZ

Incendie de Rouen : les usines Seveso ont-elles leur place en ville ?

lire

8

SCIENCES ET AVENIR, 27-09, C. LEMKE

Incendie de l’usine Lubrizol de Rouen : quelles substances les riverains ont-ils inhalé et sont elles-toxiques ?

lire

9

LES ÉCHOS, 26-09, M. KINDERMANS

Incendie de Rouen : « Il faut améliorer les systèmes d’alerte aux populations. »

lire

10

PRÉFECTURE SEINE MARITIME, 26-09

Incendie Lubrizol – Rouen – communiqué n°1 – 5h15.

lire


30/09/19

La maison brûle…

Bien évidemment il est trop tôt pour connaître l’origine de l’accident Lubrizol à Rouen et pour s’exprimer sur sa gestion. Mais on peut d’ores et déjà dire que les moyens d’alerte ont montré, une nouvelle fois, leurs limites.

Nous savons, depuis de nombreuses années, qu’un système basé sur l’utilisation de sirènes et des médias (même sociaux) n’est pas efficace ou tout au moins pas suffisant. La sirène n’est souvent pas entendue. Et quand bien même elle l’est, les consignes associées à l’émission d’un signal sonore ne sont pas connues. « Dois-je évacuer ? Dois-je me confiner ? Pourquoi la sirène sonne-t-elle ? etc. »

Ce système à l’ancienne est dépassé. Nous le vérifions lors de chaque nouvel incident, d’autant plus fortement aujourd’hui que les réseaux sociaux brouillent désormais parfois les messages officiels. Pour y remédier, les communes paient des systèmes d’appel téléphonique par automate qui permettent, en situation d’urgence, de diffuser un message, une consigne, etc. à la population. Ces systèmes d’appel requièrent l’inscription volontaire sur les listes d’appel. Cette contrainte est un frein indépassable pour assurer une diffusion des consignes au plus grand nombre.

De nombreux pays tels que les États-Unis, le Chili, le Japon, ou encore les Pays-Bas, s’appuie sur une technologie (le cell broadcast) qui permet la diffusion rapide d’un message intelligible et facilement identifiable à l’ensemble des téléphones situés dans un espace géographique donné. Pourquoi est-il impossible de déployer cette technologie en France ? Plus largement, à chaque accident, incident, événement, etc. nous constatons des dysfonctionnements dans la communication qui est faite. Pourquoi une réflexion plus large n’a-t-elle jamais été engagée sur l’information publique d’urgence (précision des messages et des consignes à transmettre, etc.) et sur la sensibilisation voire la formation des populations ?

Yves BLEIN, président d’AMARIS et député du Rhône